(anthropologie/archéologie économique… en Europe)

Une conférence intéressante (Xerfi, juin 2010)
28 juin, 2010,
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http://www.dailymotion.com/video/xdq6nt_xerfi-jerome-cazes-colloque-la-fina_news

Je déduis la nécessité d’adapter le profil de risques des banques européennes aux problèmes de reprise économique qui sont plus complexes en UE (par rapport aux USA). Etant plus réticents à prendre des risques et à rebondir à partir d’un krach, les Européens devraient se méfier davantage des banques qui leur causent des crises, donc ils devraient exiger un profil de banque plus prudente (par rapport aux USA par exemple)! S’adapter aux indigènes, logique Surprise



Un dilemme d’arbitrage (de plus)
28 juin, 2010,
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Je regarde des matchs de foot des huitièmes (donc éliminatoires) et j’ai un problème de compréhension des incitations des arbitres pour prolonger ou pas un match – et ceci en supposant qu’il n’est pas corrompu par aucune des équipes. Quand même, il peut être influencé par son cachet FIFA. Je ne sais pas comment ils sont payer – à la minute ou au match – mais dans les deux cas il y a un problème :

- s’ils sont payés à la min, alors les arbitres sont incités à prolonger le match

- s’ils sont payés au match (forfait), alors ils sont incités à le faire le plus court possible (selon la loi de minimisation effort/gain)

Dans les deux cas, ils sont incités à faire qch qui risque de se montrer contre l’intérêt de l’une des équipes. Certes, il y a le comptage du temps additionnel qui est très strict, mais l’arbitre a d’autres marges aussi (ex.  favoriser ou pas une égalisation – annuler un but, favoriser un corner etc.)? Comment faire? Faut-il ne pas les payer du tout?



L’inflation est-elle sous contrôle? Vraiment?
20 juin, 2010,
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Je lisais récemment un article sur l’inflation cosmique (http://en.wikipedia.org/wiki/Cosmic_inflation), qui nous explique assez brutalement comment l’expension de la matière en univers est alimentée par le vide qui l’entoure (regardez comment l’air d’un balon s’échappe – et vous comprendrez le mouvement). Malheureusement je suis assez brutalement redescendu au niveau de l’inflation économique. A la lumière d’un ressort d’inertie similaire, vis-t-on un même comportement social mécanique inévitable qui encourage l’inflation économique ? Peut-on vraiment s’y opposer à travers des institutions créées par nous-mêmes?

Les banques centrales nous disent oui (c’est leur but). Et si ce n’était pas vrai? En fait, pour le moment, elles défendent une inflation générale (moyenne des prix) – mais qui peut cacher en réalité des deséquilibres multiples sur différents marchés (les inflations sur différents marchés sont oubliés). La définition de l’inflation  n’est pas terrible pour la surveiller la stabilité de nos économies!  En UE, les calculs statistiques nous disent qu’il y a peu d’inflation depuis que la BCE existe. Vraiment? Comment alors expliquer la hausse de 100% de l’immobilier dans certains pays européens (et ensuite le krach)? 

Pour maîtriser l’inflation, nos banques centrales surveillent la hausse de la masse monétaire. Pour maîtriser le prix de l’immobilier, on aurait dû surveiller le crédit immobilier. Le problème est dans les détails, dans la définition des instruments de ces banques centrales. A-t-on pris en compte le crédit bancaire dans le calcul de cette masse monétaire que l’on surveille? NON (avec M3, on s’arrête au marché monétaire) . On ne le savait pas ou on n’a pas voulu le savoir quand on a défini la masse monétaire. Mais les mêmes causes produisent les mêmes effets.  La hausse du crédit immobilier a entretenu la hausse l’immobilier, il y a plus de doute (US, UE). A la fin, bulle spéculative suivi d’un krach, impactant l’ensemble de l’économie (contraction de la production aggrégée et de l’investissement depuis 2008). La BCE n’a pas su/voulu lutter contre ce type d’inflation (la Fed non plus).

Mais je me demande maintenant, lorsqu’un jour le crédit bancaire va être intégré dans le calcul de la masse monétaire, si la race humaine (et les banques) ne trouvera pas un autre moyen (nouvel instrument financier) de s’affranchir de cette restriction pour revenir au sentier de l’inflation économique. Les bulles spéculatives sont-elles inscrites dans notre manière de décider et d’agir? Est-elle immuable cette inflation, comme l’inflation cosmologique? Est-elle en train de nous révéler tout un pan de nous-même (par example, la quête d’illusions, de loteries, de la chance, de l’argent facile etc.)?



Indépendance des banques centrales, jusqu’où?
5 juin, 2010,
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Une nouvelle passée inapperçue nous apprend qu’aux US,  le Sénat a apprové en mai 2010 un audit des plans de sauvetage des banques gérés par la FED.  On attend avec impatience ses résultats. L’audit sera fait par la Cour des comptes (US GAO), après de longs mois de débats autour du sacro-saint principe de l’indépendance de la banque centrale. La décision est une première dans le sens où elle s’attaque (apparemment) à ce principe. 

http://www.mcclatchydc.com/2010/05/11/93943/senate-approves-gao-audit-of-feds.html

Un peu de contexte:

http://blogs.wsj.com/economics/2009/08/31/what-would-a-federal-reserve-audit-show/ 

Indépendance par rapport à qui? Au politicien élu (nous dit-on). Mais si on creuse bien, toute l’administration publique doit être indépendante (dans l’exécution des tâches confiées, dans son expertise) – cependant, elle doit rendre compte au peuple/parlement (principe démocratique). Mais une confusion est apparue pour la raison suivante: certaines tâches sont « plus »  indépendantes car découlent d’objectifs constitutionnels (ex : lutte contre inflation, justice, sécurité) – indépendants par rapport au programme politique d’un parlement.  C’est en ce sens qu’on pense en général que le parlement n’est pas objectif pour contrôler ce type d’objectifs (ex : banque centrale, corps judiciaire) -contrairement aux objectifs du gouvernement. Mais alors, à qui rendre compte? (il n’y a pas de parlement additionnel nommé à vie)

De cette contradiction résulte logiquement un vide de contrôle.

En pratique, une Cour des comptes ne peut pas juger les choix politiques/objectifs d’un gouvernement car ils découlent du résultat des élections ; leur respect et leur efficacité au bien-être seront évalués par les prochaines élections (la Cour ne peut pas les influencer!). Elle peut en revanche juger les mesures d’application de l’administration (évidemment, la frontière est fragile) – leur efficience, efficacité et économie (par rapport à ces objectifs) – et le faire savoir au parlement.

Alors pourquoi cette démarche ne serait pas applicable à une BC? On pense qu’il faut juger une BC sur les faits - qui sont assez simples à constater (la stabilité monétaire) – donc pas besoin d’audit. Mais lorsqu’il y a inefficience (mesures de sauvetage bancaire) ou faute cachée (crise des sub-primes), comment faire? Tout en restant indépendante par rapport aux décisions politiques, la BC peut être auditée afin de rendre compte des mesures d’application prises. La décision du Sénat américain est une avancée ponctuelle, mais le problème de principe n’est pas réglé.

Bonus: voici un document de 1993 concernant ce vieux débat sur les audits GAO de la FED (en 1933, GAO a perdu les pouvoirs d’audit sur la FED, a retrouvé certains en 1978 et en 1993 il y a eu un essai raté de revenir à la situation d’avant 1933).

http://archive.gao.gov/t2pbat5/150187.pdf



Les retraites, un casse-tête?
1 juin, 2010,
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Je vais m’inviter sans trop de scrupules dans les débats actuels sur les retraites. L’arithmétique a encore beaucoup de choses à dire sur les retraites. Et elle peut beaucoup simplifier les débats! Supposons : R = revenus du travail annuel (moyenne) ; c = taux de cotisation aux pensions ; x = espérance de vie active / vie retraite ; s = % du standard de vie voulu retraite/activité ; pas de profit pour l’organisme de pension et pas de capitalisation pour les cotisations. Alors on a comptablement (dans un système d’épargne, 1 personne) :

cotisation (débit) = R*c*x

pension (crédit) = R*s

cotisation = pension 

=>   c = s/x

Donc si je veux un taux de pension par rapport au salaire de 80% (=s) et travailler 50% de la vie adulte (x=1), alors je dois cotiser c = 80% (logique c=s). Je vous laisse jouer avec… Pour un x=2 plus réaliste, c=40%. Cotiser 40% du salaire brut a l’air d’une exagération (10% actuellement en France), mais ce sont les maths qui le disent. On cotise moins que cela en réalité car deux effets interviennent:

- la dette – as usual – a compensé l’écart entre la vérité et la promesse des politiciens  (en cachette)…   La dette et le politicien ont toujours fait bon ménage!

- dans un système par répartition : l’effet volume du no des actifs (plus d’actifs il y a, moins ils doivent cotiser pour le même no de retraités – « c » est plus petit)

N.B. Dans ce calcul, dire qu’on veut repousser l’âge de la retraite pour sauver les pensions ne fait aucun sens. Il faut déjà demander au peuple quel taux s il veut et quelle valeur x il a (ce qui dépend de son espérance de vie et de sa volonté de rester en activité longtemps ou pas). Pour respecter les calculs, il faut réfléchir tout cela en espérance de vie et de revenu (il faut mutualiser le calcul sur une population homogène pour évacuer les écarts individuels). Donc des populations à pénibilité au travail différente, ou à durées de vie différénte – y compris en UE - sont des stratifications importantes pour chercher les taux de cotisation (c) spécifiques. Celui qui bosse en mine, ou qui vie dans un pays à système médical moins développé etc. aura un x plus élevé => devra cotiser moins (c) OU devra avoir une pension relativement plus élevée (s). Bien sûr, il faut pas qu’il y ait du triche dans l’estimation des x (de la pénibilité….) ou des changements contractuels (dans le s)… ça s’appelle fraude aux assurances!



L’Europe remercie l’Allemagne
29 mai, 2010,
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Qui gagne Eurovision! Elle remercie le grand frère qui aide en temps de crise? Possible (mais qui dit que c’est politique ce jeu? c’est juste la politesse des peuples qui s’exprime).  Et sa musique n’était pas mal non plus, avec son petit clin d’oeuil au charleston. En tout cas des concurrents puissants, bonne qualité de musique (sauf les animateurs sur Fr3), rien à dire,  on invente même (ou mieux?) en temps de crise. Alors, pourquoi la crise en Europe???

Bonus: http://www.youtube.com/?v=ZJC21zzkwoE



Une grande dépression, est-ce possible?
23 mai, 2010,
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L’histoire nous dit oui, c’est possible, elle peut même durer 10 ans! C’est l’exemple de la grande dépression 1929-39. A vrai dire, les causes sont similaires : une crise financière (issue d’une bulle spéculative, qui explose par un krach – jeudi 24 oct ’29 ou lundi 6 oct ’08), suivie de dévaluations monétaires et l’instauration d’une instabilité boursière.  L’incubation aussi semble similaire (environ 2ans) : 1929-31 vs. 2007-09.  Les fraudes aussi (voir « La crise éco de 1929″ de JK Galbright). La dévaluation aussi : celle du livre £ en 1931, celle de l’euro en 2010 (même si les proportions ne sont pas les mêmes). 

Autres souvenirs du futur en France: après une courte reprise éco, en 1933 le dollar $ est dévalué (aussi) ce qui replonge le pays gaullois en crise de production. D’autres dévaluations suivront (dont celle du franc qui abandonne l’étalon or). L’instabilité mondiale profitera aux dictatures et mènera finalement à la guerre. Le retour de l’interventionisme étatique viendra après la guerre (avec la création de l’INSEE).

Croissance éco (1929-1939)

Une grande dépression, est-ce possible? pib19291939   

N.B. Problèmes de croissance ont eu les démocraties, pas les autres.. dont URSS qui avait inondé les marchés européens de produits à bas coût, comme les céréales, en entretenant la crise (on dirait la Chine de nos jours Surprise).

http://www.economics.harvard.edu/files/faculty/51_Aftermath.pdf

Bonus : Une étude plus sérieuse que la mienne nous le dit aussi : « the recessions surrounding financial crises have to be considered unusually long compared to normal recessions » (des chutes de 2 ans pour la production et de 5-6 ans concernant l’emploi et le prix des actifs – en moyenne, mais attention, prise en considération des pays avec suffisamment de données historiques!). J’avoue que je suis un peu plus optimiste que ça emoticone



Bourses – ivresse d’une semaine
16 mai, 2010,
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http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/05/15/les-bourses-s-envolent-avant-de-rechuter_1352149_3234.html

Avec les mêmes informations (reçues le weekend dernier, concernant le fonds de sauvetage de l’euro), les bourses en ont fait des hausses et des baisses délirantes. On a l’impression que les traders sont en état d’alcoolémie aggravée. Et que la compétence régne emoticone

Voici CAC 40 d’une semaine – une semaine perdue:

CAC 40

 



Des nouvelles de Dominique – et de Jean-Claude
13 mai, 2010,
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Dominique nous propose la vieille solution : la solidarité budgétaire entre les pays de la zone euro, à commencer par des transferts fiscaux ponctuels.

http://www.ft.com/cms/s/0/c3caee48-5cf7-11df-bd7e-00144feab49a.html

En fait c’est par cela qu’il fallait commencer, avant l’euro. Avoir un vrai budget fédéral, avec ses règles – et sa solidarité. C’est dans les principes d’une zone monétaire optimale. On ne l’a pas fait et on a créé une zone monétaire artificielle. L’Allemagne a joué cavalier seul, le Sud a persévéré dans ses mauvaises habitudes. On subit les conséquences, l’économie ne pardonne pas.  Il est grand temps de réparer l’euro, si c’est encore possible. Sinon, c’est pas grave, l’UE va revenir à ces fondements – la coopération/coordination économique (ce qui implique mais ne se résume pas à une spécialisation régionale). On commençait à les oublier. 

Il reste une question: qu’est-ce que la Grèce doit troquer contre les aides européennes?  

Trichet veut maintenant appliquer des mesures de secours : acheter des obligations d’état. L’annonce, passée inapperçue, est exceptionnelle et même illégale – car les traités UE interdisent aux banques centrales de prêter aux Etats. Le motif? L’inflation et/ou leur crédibilité monétaire. Trichet nous assure que cela restera exceptionnel. Espérons.

http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/05/15/la-strategie-de-la-bce-froisse-l-orthodoxie-allemande_1352152_3234.html

Pour rassurer les allemands et s’excuser, Trichet se justifie: on vit des moments historiques. A vrai dire, le cours de l’or le dit tout seul. Les vautours attendent le retour de l’inflation (en un mois, +16% l’once en € mais +6% en $).

http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/05/15/trichet-la-situation-la-plus-difficile-depuis-la-2e-guerre-mondiale_1352330_3234.html

Prix de l’or en € depuis un an (+45%)

Gold EUR

(Auri sacra fames!)



Et si..
8 mai, 2010,
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Je parlais dans un billet précédent du « modèle » japonais. Japon est aussi le premier pays industrialisé qui a vécu le choc démographique (baisse). Curieusement, ce choc a été suivi par une stagnation économique et l’augmentation du taux de pauvreté (alors qu’on aurait pu croire l’inverse, plus d’emplois pour les jeunes etc.).  J’ajoute que l’Europe commence à connaître les mêmes problèmes démo – et éco… Il est possible que les crises financières ne soient que le signe d’un autre type de choc, plus ample, qui affecte déjà le Japon.   

Alors, revenons… aux essences. Le principe de Darwin, auquel fait référence J. Diamond dans la description du déclin de l’île de Paques dans l’océan Pacifique, est que le déclin de la population suit l’épuisement des ressources. Il est possible que notre déclin démo soit lié aussi à cette cause? Cette explication reste faible car n’est pas basée sur des preuves claires de rendements décroissants liés à l’exploitation des ressources. L’espèce humaine a perçu cet épuisement, l’anticipe? En tout cas, il reste vraiment difficile à expliquer comment une période d’expension économique et de paix sur cette « île de Paques » occidentale (Japon, UE, USA) depuis au moins 50 ans a pu aboutir à un déclin démo, cela semble assez unique dans l’histoire humaine.   



Une contradiction grecque + un mais français
1 mai, 2010,
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L’homme economicus ne se contredit jamais. L’homme grec se contredit au point qu’il peut ébranler toute la zone euro.

La Grèce est un pays. Les Grecs ont décidé au XIX siècle de vivre ensemble indépendants. Pour vivre ensemble, il faut contribuer au loyer, en gros. Payer les impots (tous). Le problème c’est que les Grecs sont de véritables champions lorsqu’il s’agit de frauder le fisc (Ont-ils été encouragés par leurs propres dirigents? c’est pas exclu vu les antécédents de ces derniers – maquillage des comptes etc.). Sans impôts, ils veulent vivre ensemble. A ce que je sache, c’est pas possible. Préférence affichée: vivre ensemble. Préférence révélée: vivre égoistes.  Belle contradiction socratique!

Selon l’article, même le désastre financier des jeux olympiques (Grèce, 2004) n’a pas réussi à expliquer le désastre de la dette grecque.  La fraude, si!

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2010/02/17/04016-20100217ARTFIG00568-la-crise-grecque-et-les-jeux-olympiques-.php

http://www.liberation.fr/economie/0101634104-payer-l-impot-c-est-etre-un-con

L’aide des grecs va se faire par des emprunts. Cela revient à dire que la note de la dette française baissera aussi un jour, celle de l’Allemagne aussi. Tout le monde va payer ce manque de surveillance vis-à-vis de la Grèce.  Pour ne plus dire que la France a aussi un problème de déficit structurel depuis des années (dans les périodes de croissance on aurait du voir des excédents – en théorie - mais malheureusement c’est non, ce qui a permis une croissance fulgurante de la dette).

France – déficit public vs. croissance (1959-2009)

Une contradiction grecque + un mais français screenshot

France – dette publique (1979 – 2009)

France - dette publique

(données INSEE révisées 12 mai 2010)



UE, une zone manufacturière à risque?
29 avril, 2010,
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Un nouveau rapport de la Commission européenne sur la compétitivité nous apprend que la distance entre UE et Chine n’est pas si grande en terme d’avantages comparatifs: les deux sont forts dans le commerce industriel (solde commercial positif est de +150 md€ en UE et de +350md€ en Chine en 2007). Dommage que l’on n’a pas une version par pays UE (on aurait pu voir qui produit vraiment – peut être pas le Luxembourg…). En simplifiant à volonté (comme il se doit en macroéconomie), cette similarité de l’UE (ou de l’Allemagne) par rapport au Tigre semble dangereuse. En effet, comme la compétitivité-coût de Chine ne fait pas débat, UE devra bouger soit vers les services, soit  vers des stratégies de niche dans la production industrielle, mais forcément plus risquées (cf. cours de base de management stratégique). Gare aux turbulences (à savoir aux mutations industrielles)! A ce que je sache, ils ont déjà commencé.

Le profil similaire du Japon en termes de commerce international peut-il donner de l’espoir à l’UE? (Pour être sincère avec vous, Japon ne me fait pas rêver.)

A l’autre bout du monde, les Etats-unis se spécialisent dans les services (ex. les banques…) et sont gravement déficitaires dans le commerce industriel. Donc pas de problèmes concurrentiels avec la Chine, cela explique leur bonne entente.. 

http://trade.ec.europa.eu/doclib/docs/2008/october/tradoc_141196.pdf

 



Un petit détour par les mathématiques financières
28 avril, 2010,
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Il y a quelque temps, M. Rocard a publié une charge contre les vendeurs d’illusions, les fabricants de produits financiers ésotériques. Bien sûr, le clan concerné a répondu:

http://images.math.cnrs.fr/Finance-politique-et-mathematiques.html

La réponse ne m’a pas convaincu, alors j’ai formulé deux types d’observations : 

A. Sur l’éco financière – Au fonds, on dit que les maths et les marchés financiers sont faits pour répartir des risques financiers. Vraiment? Je prends l’exemple du risque de change, soyons concrets. Quand quelqu’un est acheteur d’euro à terme c’est parce qu’il a trouvé l’Autre qui est vendeur d’euro à terme. Il est évident que l’un des deux se trompe – on le saura plus tard, au dénoument des opérations ! C’est un pari, un jeu à somme nul pour la richesse totale des deux. Quelle est la vraie contribution à l’éco réelle de cette histoire ? Sinon une assurance d’ordre psychologique pour celui qui se couvre ? (A propos, quelque soit le dénoument, il y a un transfert de richesse vers la banque du fait des commissions d’intermédiation à lui payer) La vraie valeur ajoutée – je vous rassure, la notion n’est pas vide - est ailleurs, dans l’innovation industrielle, les machines qui font le travail à notre place etc., car elles produisent le mieux-être. La, le jeu n’est plus à somme nulle. Car lorsque les facteurs n’augmentent plus, c’est bien la hausse de productivité qui fait la croissance. A moins qu’on trouve de nouveaux facteurs – et cela est encore de l’innovation……

B. Sur les maths fin – J’aime bien ces histoires de VaR qui tournent sur des données du passé. Ceci pour nous prédire l’avenir. Déjà, un problème. En gros, des produits financiers complexes sont lancés sur le marché sans savoir leur comportement futur. Imaginez des robots incapables d’être maîtrisés.  D’ou l’appel aux quants ou statisticiens qui les testent sans trop savoir comment/pourquoi ces robots ont été conçus (en attendant, ils se comportent en avocats du produit – souvent aussi parce que leurs outils ne leur donnent pas de vrais arguments, donc se laissent « influencés »)! Est-ce que NASA lancerait une navette avec des simulations de VaR sur ordinnateur ? Non. Il faut réfléchir en amont, quand on construit qch et non pas en aval, quand plus rien n’est possible… je suis d’accord, c’est moins drôle ! Les simulations sont par excellence l’aveu de faiblesse, l’impuissance de prouver le théorème, dont la démonstration est alors abandonnée aux simulations! Belle histoire de courage et de responsabilité ! J’avoue, j’admire bcp plus les gens qui font des démonstrations de théorèmes avec de vrais maths !

PS. Je reste toujours étonné de la généralisation fulgurante dans les années ’70 d’une théorème (resté sans démonstration) - à savoir que les cours boursiers suivent un mouvement brownien. Quel est le lien avec ce phénomène physique, bien lointain du monde bancaire?  

http://images.math.cnrs.fr/Ebauche-de-reponse-a-M-Michel.html



Dilemmes à la Soros
27 avril, 2010,
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G. Soros, avocat d’Obama, est de retour pour nous apprendre comment vieillir avec les mêmes dilemmes économiques.. sur les anticipations rationnelles (« rational expectations »)! (voir aussi « The new paradigm for financial markets » de Soros 2008 et son concept de réflexivité). Il vient de mettre 50 ml$ dans un fond de recherche sur le changement du paradigme économique des marchés efficients…  on s’amuse comme on peut! 

http://video.economist.com/?skin=oneclip&ehv=http://audiovideo.economist.com/&fr_story=fe9785b2d0b5fefb2f5962720731daf50f95d947&rf=ev&autoplay=true

Quant aux idées, il distigue entre fondamentaux et perceptions, la somme des deux modélant les prix.  La séparation me semble faible, même une arnaque, pour moi la notion de fondamentaux tant appréciée par les analystes financiers (avec sa connotation d’objectivité forcée, de vérité absolue) est un faux - par définition les fondamentaux (taux de croissance etc.) sont le résultat de nos perceptions (ne préexistent pas, la preuve c’est qu’ils sont redécouverts en permanence).  En réalité il faut faire la distinction entre ce qui existe (chiffres du bilan, trésorerie etc.) et ce qui va exister (taux de croissance etc.). Distinction utile car le risque de se tromper sur le premier (un fait) est plus faible que sur le second (une perception). 

Pas d’accord non plus quand il nous dit que c’est une honte que l’UE va faire une marge sur le prêt donné à la Grèce (autour de 2%) pour un taux prêteur à 5%. Simplement, il ne faut pas oublier que ceux qui prêtent sont aussi endettés. Le fait de ne pas appliquer ce taux pourrait dégrader indirectement leurs propres notations de la dette – pour faire court (accélérant la contagion).

Quant à l’UE, on est d’accord, toute réforme est faite à moitié afin d’éveiller la volonté politique pour la prochaine étape. Son imperfection génère/favorise une nouvelle crise, ce qui alimente la volonté politique de faire le pas suivant et ainsi de suite. Donc, des crises européennes, on en verra tout le temps, c’est un mode d’avancement! En fait en matière politique et notamment européenne, on applique un schéma de décision différent de l’économie, à savoir laisser le peuple apprendre par l’expérience. Les représentants politiques ont peu de courage à suivre la logique des déductions économiques (la rationalité).



Homo economicus en temps de crise
18 avril, 2010,
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J’ai eu la chance de traverser un peu d’Europe en ce temps de crise – crise volcanique ou crise des avions etc. - qui m’a attrapé par la valise à la gare de Milan. Je dis la chance car il est rare de voir comment les gens réagissent en temps de crise.  La chance aussi parce que mon programme n’a pas été affecté (en réservant mes billets de train bien à l’avance). La crise modifie notre comportement rationnel. Homo economicus en temps de crise ne réfléchit plus librement, même si cela est contre son intérêt. En fait il immite, il suis la foule. 2 examples:

- le train Milan-Paris doit partir, donc je veux aller vers ma voiture mais je suis empêché par une foule agglomérée devant le train et bloquée par une lignée de policiers. J’ai failli raté le train (en attendant mon tour…)parce  que je pensais qu’ils étaient comme moi, avec place réservée. En fait, ils étaient sans (venant des aéroports), mais espéraient entrer sans savoir que le train était plein à craquer. Il était vraiment plein, je confirme! 

- pourquoi ils voulaient tous entrer sans billet? ils espéraient avoir une chance quand même, sans croire aux explications du chef du train. 

Les deux comportements (le mien et le leur) sont moutonniers. Mon explication c’est que le manque/asymétrie d’information (ou quand elle existe, son manque de crédibilité), en temps de crise, crée la panique et l’immitation de l’autre.  Je n’ai la moindre explication de la définition de la panique mais ce qui est sûr c’est que la panique est un comportement adaptatif comme tout autre (une sorte de rationalité limitée). Même si cela peut lui nuire.. Est-ce vraiment rationnel ?  Ca vous rappelle les marchés financiers? 



Principe de Peter
28 mars, 2010,
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http://fr.wikipedia.org/wiki/Principe_de_Peter

Selon Peter, « tout employé tend à s’élever à son niveau d’incompétence ». La démonstration de cette hypothèse n’est pas difficile en soi (l’incompétent, par définition, garde son poste, alors qu’un compétent est promu). Par exemple, un médecin parfait peut abandonner son poste pour devenir joueur imparfait de guitare dans un bar, parce qu’il aime les enjeux, il explore, il aime prendre des risques, changer de vie, etc. etc. (voir aussi l’article sur Schumpeter qui nous montre les failles de l’homme economicus). Si vous penser que je raconte des bobards, prenez cet example, réel (c’est un ancien auditeur chez PwC, devenu comédien): http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois-Xavier_Demaison

 Ce qui m’intéresse ici c’est la contradiction de ce « fait stylisé » avec une norme économique (principe des avatanges comparatifs) qui veut que les gens doivent s’orienter vers leurs compétences clé (pour leur bien et celui de l’économie).  Il y a des ressorts très humains donc qui font que le principe de spécialisation dérrape en permanence, raison pour laquelle il est rarement utile en sciences de gestion. D’ailleurs, les employés sont souvent promus  en fonction de leur habilités managériales - donc pas en fonction de leurs compétences techniques spécifiques. On peut alors se demander pourquoi ce principe (plutôt normatif) a un tel pouvoir explicatif dans nos théories économiques?  Est-ce que la théorie essaie de modeler la réalité? A suivre



Suite…
13 mars, 2010,
Classé dans : Eco

Comme je vous disais récemment, la Grèce a un problème à très court terme avec son remboursement de la dette. Bon, il n’y en a plus puisque l’UE va lui prêter les 20 Md nécessaires (décision très probable). Mais ce qui fascine dans cette histoire c’est son constructivisme. C’est à dire, la Grèce se considère maintenant comme victime des méchants spéculateurs internationaux, ce sont eux qui l’ont laissée au bord de la route. Elle est enagée dans « la lutte contre la spéculation internationale ». Quant aux gentils polticiens (précédent gouvernement) qui ont tout fait pour mettre la Grèce en danger, tout va bien, aucun coupable. Les vrais crimes qu’ils ont commis sont oubliés. Un délit de politicien irresponsable en matière de gestion des affaires financières reste à inventer et résoudra plus facilement tous ces problèmes de passager clandestin (et de reconstruction de la réalité) à l’intérieur de l’UEM.

 N.B. J’observe d’ailleurs que notre justice moderne a acquis déjà ce nouveau rôle socialement voulu, celui de choisir la « bonne » interprétation de la réalité pour les affaires dont elle est saisie.

http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/03/13/plan-de-soutien-la-grece-ne-peut-pas-etre-abandonnee_1318895_3214.html  



Spéculateurs – les nouveaux coupables
9 mars, 2010,
Classé dans : Eco

Quand un spéculateur achète c’est qu’il trouve un vendeur. Deux personnes se rencontrent et mettent en place une transaction. Il semble que tout cela est devenu danger public. Bruxelles se fait l’avocat des Etats membres et veut interdire la vente de CDS pour arreter la volatilite de certaines obligations d’état (s’agissant de la baisse, sic). Tout ceci est peu crédible, je parie que la rumeur court plus vite que les CDS.. soit les opératueurs vont trouver un autre moyen pour extérioriser le risque de défaut. 

Je disais dans l’un de mes précédents articles, il est aussi difficile de distinguer spéculation et couverture qu’il est difficile d’extraire le sucre du sirop. Comment peut on dire qu’un opérateur veut spéculer et qu’il ne veut pas se couvrir ? (il est peut être intimement convaincu que la Grèce va dans le mûr et il veut se couvrir contre ça - d’ailleurs on attend, avec impatience, le remboursement d’un gros pan de sa dette qui arrive très bientôt à échéance). Peut on entrer dans son cerveau pour le juger correctement? Veut on réécrire l’histoire? Pour le moment, c’est la Grèce qui a un prob, pas les spéculateurs! Quant aux jeux/attaques spéculatifs, leur existence n’est pas un prob, mais c’est leur dimension démesurée qui doit faire réfléchir – pourquoi autant d’argent mis dans des jeux pareils? On a vraiment rien d’autre à faire avec? A suivre

http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/03/09/bruxelles-veut-interdire-des-operations-speculatives-sur-la-dette-des-etats_1316823_3234.html#ens_id=1268560

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Economie asiatique
7 mars, 2010,
Classé dans : Eco

 A propos de l’économie asiatique, une perspective millénaire nous rappelle le rôle dominant de l’Est dans l’histoire de la production mondiale..

http://video.economist.com/?skin=oneclip&ehv=http://audiovideo.economist.com/&fr_story=9ab2ffbf63206f4a66dea37bbd2f01aa94d68c5b&rf=ev&autoplay=true

Selon OCDE, la Chine devrait retrouver en 2015 la place de première économie mondiale qui lui revient naturellement et qu’elle a occupé jusqu’en 1890. Mais pourquoi ce déclin impérial millénaire?

On reste quand même sur notre faim. Pourquoi ce déplacement vers l’Ouest ? Pourquoi les modèles de développement ont une durée de vie limitée, ils expirent? Est-ce que le progrès technique de l’Ouest explique tout? Pourquoi un peuple crée plus qu’un autre ou pourquoi un peuple décide de ne plus créer? 

Est ce que ce progrès est conditionné lui-même par la sur-exploitation des ressources naturelles, par la surpopulation? Selon Claude Lévi-Strauss, « la surpopulation est le problème fondamental de l’avenir de l’humanité« . Selon Diamond, l’île de Paques est désertée suite à la sur-exploitation de ses fôrets (à l’arrivée des Européens après 1700, les habitants étaient en voie de cannibalisation, et ne représentaient plus que 10% de leur max historique). Y a t il autre chose aussi? A suivre…

 



Un fonds monétaire européen à l’horizon?
6 mars, 2010,
Classé dans : Eco

http://www.economist.com/business-finance/economics-focus/displayStory.cfm?story_id=15544302

Un fonds pour résoudre les problèmes d’éthique financière des Etats membres (aléa moral)? Pas convaincu..



Japon, un modèle qui nous hante?
6 mars, 2010,
Classé dans : Eco

Signe de la gravité de la situation au Japon, Toyota a publié en 2009 ses premiers pertes comptables depuis 1941 (-3,3 md€). Récemment, Ford a détrôné Toyota au rang de 1er constructeur mondial. La victoire électorale des socialistes en 2009 a mis un terme à plus de 50 ans de domination des conservateurs. C’est la suite de la « décennie perdue » (94-04) du Japon, où la croissance zéro a cotoyé la déflation, l’augmentation du taux de pauvreté-inégalité (15,7% en 2006) et du travail précaire. Quoi de plus? La suite plus concrète est que la dette publique japonaise a atteint 200% du PIB (120% en Grèce). Le modèle japonais peut il se renouveler?

Mais est-ce que l’économie européenne est en train d’emboîter son pas? Il y a beaucoup de craintes en ce sens. Après sa période glorieuse aussi, l’Europe de l’ouest connaît un ralentissement depuis la fin des 1990, alors que la sortie de la crise actuelle tarde de se montrer.  En 2009, la croissance en UE a été de -4%. Au Japon, elle a été de -5%. A suivre.

http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/2-12022010-BP/FR/2-12022010-BP-FR.PDF

 



Les fins du monde : Tainter vs. Diamond
28 février, 2010,
Classé dans : Secundo

Vous êtes vous déjà demandés pourquoi l’empire de Rome est mort? Le 24  AUG 410  la porte Salaria, au nord de Rome, s’est ouvert pour laisser entrer Alaric et ses Wisigoths. Inutile de vous décrire le sac. La Rome éternelle était désormais une légende. C’était la première fin du monde…     Alaric n’était pas à sa première tentative. D’ailleurs, les Romains et les Wisigoths ont été amis, au début de leur histoire commune.  La décadence fatale d’un mode de vie, la fatigue du peuple romain de se battre ou de gérer sa complexité ont certainement compté plus que le symbole de l’entrée des barbares dans Rome. Rome était déjà « barbarisée ». De multiples écrivains témoignent de la décadence des moeurs romains. Peut on considérer l’attitude collective laxiste envers l’immoralité comme un signe de déclin? Voir aussi

Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence – Montesquieu

Depuis il y en a eu d’autres fins (l’an 1000, l’an 2000, l’an 2012 etc.), plus ou moins chantés. Fin du monde ou fin d’un monde? Il peut s’agir d’une incantation à retour éternel, un besoin éternel de fins du monde (et de renouvellements) – lors des étapes charnière de l’histoire ? Est-ce aussi un besoin insoluble pour le mythe (qui s’enfiche de nos progrès scientifiques)? 

Si les « faux fins » ont des explications mythiques, les « vrais fins » ne sont pas plus faciles à expliquer. Une certaine loi économique (ou plutôt axiome) nous dit que toute combinaison de facteurs de production (ou organisation) finit par avoir des rendements décroissants. Vrai, mais démonstration non faite jusqu’à présent (tentative faite par Tainter). Une autre explication est celle de Diamond (mauvais management des ressources naturelles à long terme). Voir aussi:

Collapse of Complex Societies – J. Tainter

Collapse: How Societies Choose to Fail or Succeed - J. Diamond

http://en.wikipedia.org/wiki/Joseph_Tainter



Biens publics et marchés financiers
28 février, 2010,
Classé dans : Eco

Il est paradoxal mais vrai d’observer que l’économie de marché ne fonctionne que grâce à un système de règles communes, y compris les règles juridiques et judiciaires, qui doit précéder le marché. Elles doivent être acceptées (contrat social)majoritairement, sinon le coût du contrôle de leur respect devient inacceptable. Les marchés fonctionnent donc correctement que lorsque les biens publics nécessaires existent. Marché sans civilisation est un non-sens. C’est ce que nous prouve la crise des marchés financiers, le non respect des règles prudentielles bancaires et en matière de communication adéquate sur les risques de produits structurés (information asymétrique), c’est le manque de civilisation de ceux à col blanc qui a créé la crise. Quand on pense à toute cette dépense d’éducation qui est investie par nos sociétés pour ces gens bien éduqués, c’est très décevant… 

Mais il ne faut pas se focaliser sur tel ou tel salarié, qui a été dirigé par le système d’incitations à agir ainsi (à savoir les bonus et dividendes annuels). En réalité, c’est le problème des biens publics insuffisants, c’est la responsabilité des Etats qui sont si à l’aise à pointer du doigt le comportement « irresponsable » des banques – en nous faisant oublier leur rôle. L’arroseur arrosé!



A spread surprise
21 février, 2010,
Classé dans : Eco

http://video.economist.com/linking/index.jsp?skin=oneclip&ehv=http://audiovideo.economist.com/&fr_story=f3bb24bf00b55a124ac079d7f5d235bbe999f947&rf=ev&hl=true

Bon, la « surprise » s’appelle en fait risque systémique, et ce n’est pas une surprise, sauf quand elle est considérée comme une excuse…



Schumpeter et les profits
20 février, 2010,
Classé dans : Eco

La Motivation des entrepreneurs n’est pas toujours ce que l’on croit, à savoir les profits. Les mobiles « irrationnels » jouent également dans cette histoire : le plaisir de l’effort, le goût sportif pour la compétition/le jeu et la victoire, le bonheur de créer et de voir grandir leur entreprise, la curiosité. Plus de réponses ici

http://pascal.blogs.com/venture/2005/01/les_motivations.html

Il semble que c’est dans notre adn; Shcumpeter le sait (« l’explication psychologique » du comportement ‘rationnel’) même si les recherches sur le génome humain ne le disent pas encore.  Mais comment intégrer cela dans une loi de l’offre? (ça donne mal à la tête je sais) C’est en cela que nous sommes au tout début de la recherche en économie qui néglige les aspects humains complexes de nos économies modernes et dont l’abus de mathématiques  montre une fois de plus sa jeunesse.

Mais revenons.  Le plus important c’est que le goût d’entreprendre ne peut pas être confondu avec celui du profit. D’ailleurs, on ne peut pas entreprendre sans attendre, le profit du court terme n’est donc pas dans la nature des choses en économie… sauf en ce qui concerne les traders et autres vendeurs de cigarettes de contrebande. En réalité la vision de court terme agit contre le fonctionnement normal de l’économie et des marchés, car stimule la spéculation au détriment de l’investissement. Alors que l’investissement s’obstine à rester le principal moteur de la croissance, en tout cas dans les manuels de nos économistes!



Glass-Steagall Act et nous
20 février, 2010,
Classé dans : Eco

Voici le sujet d’aujourd’hui 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Glass-Steagall_Act

 En fait, avec cette loi jusqu’en 1999 la banque de dépôt avait interdiction de faire des opérations de marché aux US. Comme par hasard, cette loi a été abrogée peu avant la création de Citigroup.

On se rend compte que cette loi était bonne et on veut la réactiver. Comme en 1933 quand elle a été créée, la raison est la même, interdire la spéculation et protéger l’argent des épargnants. Mais le même article nous dit que la loi était facilement contournée. Je dirais, c’est logique de la contourner puisqu’on nous dit que le secteur bancaire est privé – donc les financiers cherchaient à mximiser leurs profits (au delà des intérêts sur prêts), y compris en faisant appel à la spéculation! Comment ils contournaient, c’est pas si difficile à imaginer.

Vraie fausse solution (certains diraient poudre aux yeux), cette réactivation? Lehman Brothers n’était pas une banque de dépôt, donc c’est la chute d’une banque d’investissement qui a destabilisé le système d’épargne. En fait, il est impossible d’isoler la banque de dépôt du reste de la finance, la course aux clients l’interdit (en surrémunérant les dépôts par des profits sur les marchés financiers), le marché interbancaire (sur lequel elle est prêteuse nette) le favorise. En somme, la finance de marché brasse la masse de l’épargne. Avec une vraie loi Glass-Steagall, les banques d’investissement n’existeront plus et une partie des clients des banques de dépôt iront ailleurs (bourses). A suivre.

 



Profits et déchets
17 février, 2010,
Classé dans : Eco

Lire un livre d’Eva Joly est toujours un plaisir. Cette fois ci je trouve une phrase formidable à propos de la mafia et la gestion des déchets en Italie: « si la Mafia accepte de détruire son propre territoire c’est parce que les mafieux pensent que leur existence sera fatalement courte, et aussi que le profit est plus important que la vie. C’est ce qu’ils enseignent à leurs propres enfants. La loi du profit impose toujours le court terme. C’est vrai en Italie, ça existe ailleurs. »

On dirait qu’il y a rien de plus à ajouter, s’agissant de certains financiers, s’applique une même loi du court terme qui détruit la morale (c’est à dire la responsabilité individuelle envers la collectivité), efface la mémoire longue et disculpe.

Peut on réconcilier économie et éthique? A suivre.



Banques, qu’en veut-on faire?
16 février, 2010,
Classé dans : Eco

Voici mon sujet d’aujourd’hui 

 http://www.fsa.gov.uk/pages/Library/Communication/Speeches/2010/0215_at.shtml

Vous en avez assez des phrases banales en économie? Moi aussi. Il y en a deux qui sont pas mal. D’une part on nous explique que les banques relèvent du secteur privé pour stimuler l’innovation financière et un meilleur service. De l’autre, on nous explique qu’il faut les réguler car il ya des risques systémiques. Dans quelle mesure un secteur fortement régulé est il encore capable de faire jouer la concurrence ? et donc produire des services de qualité (pour le client) ?

Mais voyez vous vraiment la différence entre aller au guichet d’une banque et aller au guichet d’une administration? Vous sentez la même bureaucratie? Moi aussi. Vous sentez qu’elles innovent? Spontanément on dirait non. C’est vrai, plus de monde peut prendre un crédit mais est-ce une innovation ? ou est-ce une politique étatique de long terme visant à stimuler la consommation dans des économies mûres à bout de souffle? une dépendance mal saine s’est installée, sous la forme d’une illusion que le futur sera meilleur…. alors qu’on en sait rien.

Donc en quoi ces « innovations » apportent une valeur ajoutée au peuple? On nous explique qu’elles ont une fonction très importante, la couverture/dispersion des risques financiers des agents éco. En réalité, dès que l’on parle de dérivés de couverture, les jeux sont à somme nulle. Couverture est un mot divin, on nous le vend très bien. En réalité quand une banque vous achète à terme des devises, c’est qu’elle a trouvé une contrepartie qui voulait achteter à terme. A l’évidence, l’un des deux perdera. La banque gagnera de toute façon les commissions sur l’affaire globale (pas mal comme prise de risque!). En réalité, toute couverture est une spéculation (à savoir, l’un des deux agents éco mis en relation perd toujours) et le bénéfice agrégé pour la communauté est nul. Le paiement d’une prime en faveur d’un obscur intrument financier  »innovant » vient de la poche de ceux qu’elles ont réussi à amadouer, entreprises et Etats sans ressources (les riches sont leurs propres banquiers).  Souvent, la couverture du risque est un effet d’optique (voir le cas du swap de change grec découvert récemment……………………).

http://video.economist.com/?skin=oneclip&ehv=http://audiovideo.economist.com/&fr_story=3f297d1500cb350852a8e599e3e0b60412fa4be7&rf=ev&autoplay=true

Alors, à qui profite un secteur privé et régulé? Peut être à augmenter les barrières à l’entrée, et donc les profits des banques en situation d’oligopole, même de monopole, situations d’entente sur les marchés etc. (c’est selon.). Peut être à l’Etat, pour se déresponsabiliser (en externalisant les activités de banque au secteur privé).  En tout cas, notre goût pout le compromis et le mille feuilles a produit un mécanisme de surveillance bancaire  complétement dégénéré, dont le tic est désormais de soigner sa complexité et de faire oublier les responsabilités (voir les complexités Bâle 2 &co). Quant à son rôle, on l’a oublié aussi.  Personne n’est encore capable de nous dire pourquoi aucune autorité de surveillance n’a osé dire – quand il fallait – que la hausse des encours de crédit était trop brutale et que cela allait dans le mur? Que c’était un grand jeu pyramidal et que le dernier paiera pour tous?

Enfin, il reste pas beaucoup d’arguments en faveur d’un secteur bancaire privé. Nationalisation?  Il suffit de taxer à 90% leurs profits par ex. (car c’est un super-profit, la justification de l’entrepreneur privé et innovant n’existe plus, tout simplement).  Facile, à dire. A suivre.



Enfin mon blog!!
14 février, 2010,
Classé dans : Secundo

Oui, enfin, une vraie réussite sachant que je ne suis pas un vrai pot du net, en général inutile. Car dès que je cherche une info sérieuse, je dois revenir à mes bouquins ouff! ou à amazon & co… Les exceptions à cette assertion existent, j’en témoignerai d’ailleurs dans ce blog (à travers ses hyperliens). A propos, nos assertions en général ne sont pas parfaites sauf à les expliquer à l’infini…. Nos mathématiques ne le sont pas non  plus, à propos du nombre pi et autres divisions 1/3.  Pour ne plus parler d’économie… (Là il faut tenir bon, c’est une marotte qui va me suivre!). Bref, revenons!

Je vais vous faire part d’une première exception à cette assertion. Un article sur les babouins et le stress, leurs pouvoir d’explication de nous-mêmes, drôle et révélateur en même temps! Il explique bcp de choses dans nos organisations modernes… Je l’aime bcp, donc le voila au démarrage de mon blog.

http://www.psychologies.com/Moi/Moi-et-les-autres/Relationnel/Articles-et-Dossiers/La-lecon-de-tolerance-des-babouins


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