A quoi sert la finance?
3 janvier, 2014,
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C’est une question primaire qui n’arrive plus à se frayer un chemin de nos jours; en partie à cause du nez politique dans le guidon de la gestion de la crise financière; en partie en raison de son caractère démodé. On nous dit que les banques doivent être sauvées, que c’est essentiel, c’est le moindre mal (une forme de chantage?). Mais en définitive, qu’est-ce qui est nécessaire et suffisant pour un système financier? Qu’est-ce que la finance?
Je propose juste trois éléments classiques:
-une dimension historique: le métier financier se développe pour gérer l’épargne disponible (pour la cacher mais aussi la fructifier à travers l’investissement). Mais aujourd’hui on ne sait plus très bien ce que veut dire épargne, argent disponible, ni investissement d’ailleurs. On se concentre sur la notion d’offre monétaire (encore plus compliquée!).
- une dimension consumériste: le concept de revenue permanent (M. Friedman). La finance doit servir à lisser la consommation de chacun dans le temps et donc son niveau de vie (progrès social). Mais curieusement, les banques demandent plus de garanties à ceux qui ont le plus besoin de lisser leur consommation.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_du_revenu_permanent
- une dimension du choix des investissements: le concept de MEDAF
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mod%C3%A8le_d%27%C3%A9valuation_des_actifs_financiers
L’épargne étant limité, il faut choisir les meilleurs projets. A un moment donné, les prix des actifs financiers reflètent la réalité des risques et des bénéfices des actifs. Mais, problème: pourquoi une entreprise allemande peut s’endetter à 4% et une entreprise portugaise à 8% (ayant le même bénéfice et risque)?
La discussion de ces fonctions de base semble aujourd’hui inintéressante.
PS Et je n’ai pas parlé du partage (ou couverture) des risques… un objectif de la finance assez difficile à cerner. Comment évaluer si le partage des risques dans une économie est efficace?
Les cocos peuvent sauver les banques?
27 décembre, 2013,
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http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/politique-eco-conjoncture/politique-economique/221137905/cocos-peuvent-sauver-banqu
http://lexpansion.lexpress.fr/entreprise/cocos-ces-obligations-du-credit-agricole-garanties-anti-crise-bancaire_399910.html
http://accionistaseinversores.bbva.com/TLBB/fbinir/mult/BBVAFinalOfferingCircular_XS0926832907_tcm926-385365.pdf
Le 30 avril 2013 BBVA a émis avec succès 1,5 md $ d’obligations convertibles à seuil (contingent convertible bonds ou « coco ») qui comptent comme capital tier one (selon Bâle 3!). Elles sont convertibles automatiquement en actions si quatre critères de rentabilité ne sont pas remplis, sinon ce sont des obligations à durée indéterminée, à moins qu’elles soient rachetées par la banque (son option) dans cinq ans ou plus tard. Pas facile de comprendre les risques avec ces options incorporées! Logiquement, le prix à payer est cher (coupon de 9%). Mais pas aussi cher que les dividendes. Ou émettre des actions sous la valeur nette comptable (souvent le cours boursier de nos banques européennes est ainsi de nos jours). Donc, une bonne affaire pour les banques? Oui, mais: en raison de la complexité du produit, pas sûr que la demande de cocos soit aussi exubérante que c’est nécessaire pour combler un besoin de 350 md euro en capital des banques de l’UE (tier one), selon EBA.
Le chômage en Allemagne
25 novembre, 2013,
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Selon un article récent FT, le chômage en Allemagne de l’Est est passé de 18,7% en 2005 à 10,7% en 2012. Non, l’émigration des prussiens vers l’Ouest n’a pas bcp aidé à ce taux de chômage car elle est historiquement basse (elle a eu lieu en grande partie avant 2005). Mais il est aussi certain que les réformes du marché du travail ont bien marché dans la ex DDR. Une autre possible raison à cela est que les allemands de l’ouest ont mieux accepter les réformes sous la pression des bas coûts de l’Est, ce qui a mécaniquement diminué le flux d’émigration. Une sorte d’égalisation des salaires..
Multiplicateurs dans les PVD
17 novembre, 2013,
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http://www.economist.com/blogs/freeexchange/2013/08/fiscal-policy-developing-countries
Il semble que les multiplicateur fiscaux dans les pays en voie de développement sont assez « inefficaces » (faibles). Une raison est le manque de crédibilité (prédictibilité) des politiques publiques dans ces pays. Les mécanismes de transmission à l’économie productive sont moins efficaces ce qui génère inflation et/ou des anticipations de dépréciation du taux de change.
Ca vous semble connu? Oui, il semble que les chercheurs jouent ici avec des variables agissant sur l’efficacité d’une politique monétaire (crédibilité, anticipations). Une idée qui fait penser à un gouvernement cohérent dans le temps et, donc, indépendant du politique… (comme une banque centrale).
PS Il y a aussi des signes d’une récente amélioration de ces multiplicateurs.
Allemagne, sans diplomatie?
5 octobre, 2013,
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La diplomatie allemande existe sans trop de bruit. Aux moments bien choisis, elle fait opposition souvent sourde à d’autres Européens. En Lybie, en Syrie, et, jadis, en Yougoslavie:
http://www.nytimes.com/1991/12/16/world/un-yields-to-plans-by-germany-to-recognize-yugoslav-republics.html?pagewanted=all&src=pm
Les Français essaient de jongler avec cette situation bien inattendue depuis 1990; mais en fait, sans stratégie. Comment contrer un créditeur de l’UE?
De facto, ses positions se rapprochent souvent de celles russes. Simple coïncidence? Respect mutuel des intérêts? Amitié politique? En tout cas, elle est déjà présente en économie, dans les gazoducs:
http://www.diploweb.com/Les-relations-germano-russes-dans.html
http://www.ifri.org/?page=detail-contribution&id=5984
http://www.rfi.fr/europe/20110718-russie-allemagneune-interdependance-energetique-assumee
Qui se souvient du projet Nabucco? Un projet de gazoduc 100% européen qui voulait acheminer le gaz caspien vers l’Europe, diversifier les sources de gaz en Europe et contourner la Russie par l’Europe de l’Est. Abandonné, mystérieusement, en 2013. Certes, l’Allemagne n’y a vu aucun intérêt et a laissé les Russes manœuvrer contre ce projet. Résultat? La Grèce, ami des Russes, récupère ce projet sur son territoire et évitant l’Europe de l’Est.
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2013/06/28/20002-20130628ARTFIG00602-le-projet-nabucco-enterre-par-un-gazoduc-qui-rejouit-la-grece.php
Alors, peut-on voir les signes d’une vraie amitié politique germano-russe, qui peut ébranler l’UE? A suivre
Y a t il des options pour réduire la dette?
30 août, 2013,
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http://www.voxeu.org/article/end-eurozone-crisis-bury-debt-forever
Pour renforcer la croissance éco il faut des réformes structurelles (on voit que la consolidation budgétaire n’est pas créatrice de croissance). Or, il faut du temps pour en dégager des effets positifs – mais les dettes sont déjà à un niveau élevé et continuent d’augmenter. A t on ce temps disponible?
Le PIB de la Chine
22 août, 2013,
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Et si le PIB de la Chine était surévalué? Le vieux problème du déflateur du PIB revient en force. Dans ce cas, il s’agit de sa sous-évaluation qui engendre une surévaluation de la croissance réelle:
http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20130815trib000780442/pib-les-chiffres-de-leconomie-chinoise-sont-ils-tronques.html
Le compte courant et les crises
15 mai, 2013,
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Dans les pays non-euro, la crise semble aussi être le résultat d’un déficit de compte courant persistent. Mais un déficit ne peut être que temporaire si le cours de change s’ajuste librement en fonction du volume des exportations et importations (en l’absence de flux de financement externes). Donc, il peut persister si le cours de change ne bouge pas à cause de: flux financiers entrants; la vente des réserves officielles de change (faible marge de maneouvre de la banque centrale). Les flux financiers entrants reflètent malheureusement plusiers cas:
1.Un caractère spéculatif et irrationnel des flux financiers peut donc causer des déficits persistents.
2.Ces importations sont financées par ceux qui exportent vers ce pays.
Les flux entrants sont principalement les dettes externes (privées ou publiques, y compris prêts de la BCE/FMI/UE). Si on décide le contrôle des capitaux, le déficit courant disparait très vite. Curieusement, si on oublie les questions politiques, la persistence des déficits courants c’est une question financière, et non pas éco.
PS Le lien avec les déficits publics est assez simple. Les déficits publics peuvent causer des flux entrants de capitaux (endettement public externe) => ceci stimule le cours de change et entretien des déficits courants (le cours de change restant stable).
PPS Dans le cas de la zone euro, le financement par les autres pays euro est la cause des déficits courants en Grèce par exemple. Il n’y pas d’ajustement de cours de change donc la disponibilité des ressources externes en Grèce est le seul facteur du maintien des déficits courants.
Une vérité d’économiste qui est fausse à 90%
19 avril, 2013,
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L’article de 2010 de Rogoff a fait sa carrière principalement dans les milieux politiques de droite. Partant d’une analyse économétrique, il « montre » que >90% de dette public fait tomber le sentier de croissance économique d’un pays développé. Pourtant je n’ai pas vu de preuve methématique, théorique (en appui).
Un article de 2013 de Herndon qui vient de paraître infirme cette conclusion pour des raisons de calcul… mais il reste qu’une grande dette publique semble toutefois diminuer la croissance éco (cf. aussi Japon). Mais toujours pas de preuve théorique… Mais quand?
http://economieamericaine.blog.lemonde.fr/2013/04/17/une-erreur-dans-une-etude-sur-lausterite-degomme-les-idees-recues/
http://economieamericaine.blog.lemonde.fr/2013/04/17/une-erreur-dans-une-etude-sur-lausterite-degomme-les-idees-recues/
Evolutionnisme sociologique
6 avril, 2013,
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On nous sert aujourd’hui pas mal d’arguments sur la « décadence de l’Occident ». Une sorte d’évolution implacable. J’ai aussi traité de certaines « lois historiques » dans ce blog (On pourrait même dire économiques ou marxistes?). Mais sur le terrain de la théorie, les choses ne sont pas simples. Fondamentalement, il semble que deux grands courants s’opposent:
- le relativisme culturel, de Lévi-Strauss, qui affirme la diversité des cultures, un phénomène naturel « résultant des rapports directs et indirects entre les sociétés et de la diversité géographique ». En discutant du progrès, il arrive à la conclusion qu’il est le résultat de la diversité des cultures. Les instiutions internationales ont le devoir de la protéger. Unification (métissage) et diversification (fragmentation) sont les deux processus contraires qui semblent gouverner l’humanité et animer le progrès.
- l’évolutionnisme sociologique, à la Tylor et Spencer, qui pense que les sociétés évoluent dans le même sens, parcourant fondamentalement les mêmes étapes, mais pas dans le même rythme. Il a reçu une impulsion vigoureuse de l’évolutionnisme biologique.
En tout cas, l’analyse reste floue, pour une raison que Lévi-Strauss nous livre lui-même dans « Race et histoire »: « L’évolutionnisme social n’est trop souvent que le maquillage faussement scientifique d’un vieux problème philosophique dont il est nullement certain que l’observation et l’induction puissent un jour fournir la clef. »
PS Progrès et histoire cumulative: deux mots qui semblent aussi relatifs. Les deux se définissent par rapport à notre vision actuelle du monde qui nous semble le meilleur.
La bonne lecon lettone?
26 mars, 2013,
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La Lettonie baigne dans la croissance eco depuis deux ans et fait la lecon aux autres. Pourtant le chomage reste haut… Une conference essaie d’explorer pourquoi la loi d’Okun ne marche pas. Ce qui m’inquiete c’est que cette « loi » n’a jamais eu une demonstration…
http://blog-imfdirect.imf.org/2012/11/07/jobs-jobs-jobs-getting-the-labor-markets-working-again/
Les pensions idéologiques
23 février, 2013,
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Sur les pensions, il y a d’abord la question: répartition ou capitalisation? C’est un choix fondamental pour une société. On en parle pas et je vais l’éviter aussi pour le moment..
Mais ce que l’on nous dit pas à haute voix c’est que les récentes statistiques voient un premier retournement de tendance de l’espérence de vie (au moins de certaines catégories – femmes, pauvres etc.) - pas surprenant avec une médicine en panne. Comment sera la medecine dans 20 ans? La qualite des aliments / de l’environnement diminuera progressivement? Quel est l’impact sur l’esperence de vie et donc l’age de la retraite? C’est surprenant mais ces paramètres ne sont jamais prononcés dans nos discussions idéologiques sur les retraites.
http://www.nytimes.com/2012/09/21/us/life-expectancy-for-less-educated-whites-in-us-is-shrinking.html?pagewanted=all&_r=0
http://www.lefigaro.fr/assurance/2013/01/29/05005-20130129ARTFIG00440-l-esperance-de-vie-a-baisse-en-france-en-2012.php
La promesse des multiplicateurs, non tenue
25 janvier, 2013,
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Keynes et d’autres avaient crû comprendre qu’il existe un multiplicateur « naturel » pour les composantes du PIB. En tout cas, le FMI en avait identifié par pays, pour les dépenses publiques. La crise que nous vivons a montré autre chose. Pour la Grèce en crise, la différence avec ces théories semble très importante. L’affaire des multiplicatuers reste non élucidée…
http://www.economist.com/blogs/freeexchange/2012/10/fiscal-policy-0
http://www.bruegel.org/nc/blog/detail/article/938-blogs-review-empirical-and-theoretical-multiplier-uncertainty/
http://www.economist.com/news/finance-and-economics/21565150-short-term-austerity-aftermath-severe-crisis-may-prove-more-painful
PS En 2010, IMF voyait un multiplicateur de 0,5 de la dépense publique pour la Grèce. En réalité : 0,9-1,7.
http://www.imf.org/external/pubs/ft/tnm/2010/tnm1002.pdf
Sur la compétitivité, un concept trop claire…ou pas!
4 novembre, 2012,
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Un article qui revient longuement sur la compétitivité, et la déflation:
http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/10/29/la-fausse-promesse-du-choc-de-competitivite_1782476_3234.html
»Quant à la compétitivité, terme transféré du vocabulaire des entreprises à la macroéconomie où elle n’a pas de sens, elle apparaît comme la face présentable de la compétition, qui ne vise pas à améliorer la vie de la population mais à réduire les coûts salariaux. Comme le choc de compétitivité est censé produire des emplois et de la croissance, il est nécessaire d’examiner la plausibilité de cette promesse au regard des connaissances économiques actuelles.
Le dernier exemple de choc de compétitivité massif en France est la déflation menée par Pierre Laval en 1935, qui a baissé toutes les dépenses de l’Etat, en particulier les salaires des fonctionnaires, pour provoquer une baisse générale des salaires et des prix et relancer l’économie par l’exportation.
A l’époque, le taux de change du franc était fixe, et comme tous les autres pays avaient dévalué leur monnaie afin de relancer leurs exportations, le taux de change réel du franc était surévalué d’environ 20 %, assez pour conduire à l’effondrement des exportations.
Décidée pour éviter une dévaluation du franc, la déflation Laval a aggravé la crise en France alors que l’Europe connaissait une reprise générale… Et la dévaluation du franc eut tout de même lieu à la fin de l’année suivante.
Malgré la substantielle reprise qui s’ensuivit, la France fut le seul pays dont le revenu par habitant de 1939 ne dépassa pas celui de 1930. »
Pourquoi la France s’endette à des taux historiquement bas?
4 octobre, 2012,
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La France, comme l’Allemagne, a aujourd’hui des taux d’intérêt sur la dette publique historiquement bas (depuis l’entrée dans la zone euro). Y a t il un lien direct avec le risque de crédit et la crise économique qu’on traverse? Non: la dette/PIB dans ces deux pays a augmenté mais leurs taux ont diminué. Oui: on voit bien une relation inverse entre la crise qui s’aggrave et les taux qui diminuent. En effet, très curieux. Ce graphique me dit à quel point on ne sait pas ce qui se passe sur les marchés. Que explique le prix d’une obligation, en définitive? Sa liquidité ou sa solvabilité?
http://pianissiomo.unblog.fr/files/2012/10/FR-bonds.pdf
Premières impressions d’une conférence
28 septembre, 2012,
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Une suggestion claire de Pr. Allen me révolte et me fascine. Il souhaite une autre restructuration de la dette grecque ET la sortie temporaire de la zone euro. Pourquoi sortie? Le coût n’est pas trop grand en termes de crédibilité? Comment faire que cette sortie soit rapide compte tenu des problèmes juridiques?
Mais je me demande si une nouvelle restructuration doit être sèche, sans aucune mesure « structurelle ». Qui garantit au marché que sans une mesure de ce type, la dette ne reviendra pas (comme ce qui se passe actuellement)? Ca sera une spirale sans fin! Si on n’aime pas la dévaluation en cas de sortie (un mécanisme de marché, bien rodé), il faut trouver un autre moyen crédible (au sens économique du mot) pour s’assurer que la Grèce peut trouver son équilibre de long terme DANS la zone euro. On ne l’a pas encore trouvé. J’ai l’impression qu’on sous-estime ces problèmes de compétitivité grecque.
Entre temps, les mesures dures qu’on impose en Grèce (certes nécessaires) ont un coût politique et social très important (et avec des externalités politiques négatives sur toute l’image de l’UE), et il se peut qu’on dirige inconsciemment/naturellement les Grecs vers la porte de sortie (mais avec un coût plus élevé?) : en effet un jour il se peut que les Grecs votent eux-mêmes la sortie de la zone, excédés par cette conditionnalité imposée et sans résultat immédiat (à la fin de 2012, ils auront cinq années de récession – et cette année elle peut dépasser -7%). J’ai l’impression qu’on sous-estime toute cette problématique politique du court terme.
BCE et ses litiges
26 septembre, 2012,
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Il y au moins deux conflits jurdiques qui menancent la BCE:
- sur la dernière restructration de la dette grecque, qui a contourné les parts de la BCE. Sous ce type de pression croissante, il semble que la BCE devra un jour en faire des pertes aussi.
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/0202278130158-grece-premiere-plainte-de-petits-porteurs-contre-la-bce-363752.php
- sur la récente mesure de rachat de dettes sur le marché secondaire, les Allemands sont toujours contre, et contre le FMI aussi:
http://www.telegraph.co.uk/finance/financialcrisis/9564225/ECB-and-Bundesbank-checking-legality-of-bond-buying-program.html
http://blogs.telegraph.co.uk/finance/thomaspascoe/100020325/bundesbanks-imf-rant-exposes-a-divide-at-the-heart-of-the-eurozone/
Le Kosovo indépendant
10 septembre, 2012,
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http://www.lemonde.fr/europe/article/2012/09/08/le-kosovo-accede-a-la-pleine-souverainete_1757446_3214.html
Un échec européen ET américain.. Pourquoi? Parce que ce pays n’existe pas et n’a jamais existé. « Je vois la vie en rose/Le rose qu’on nous propose. » (A. Souchon)
Pourquoi 3%?
10 septembre, 2012,
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Vous savez certainement, le déficit public dans UE ne doit pas dépasser 3%. Mais pourquoi?
Pour stabiliser une dette en % PIB, il faut: Dp= défcit primaire = (g-i)*dette
Pour une dette=60%PIB, i=3% et g=5% (nominaux)=> Dp=1,2%PIB.
Dg= déficit global = Dp+i*dette. Alors, Dg=3%PIB. Il suffit d’avoir un déficit maxi de 3% pour maintenir la dette à 60%. Mais les hypothèses sont assez irréalistes. Si on prend g=2% ce qui revient à g réel=(1+g)/(1+p)-1=0% (si p=inflation=2%), assez réaliste (en moyenne…), on a: Dg=1,2%, plus difficile à tenir. Bon, si on veut maintenir une dette de 100%PIB, c’est plus facile: Dg=2%. Mais est-ce soutenable?
Il reste une question: pourquoi 60% ou 100% est excessif?
PS 3% est une histoire française:
http://www.bfmtv.com/economie/deficits-publics-europeens-ne-doivent-pas-depasser-3pour-cent-pib-275616.html
http://www.les-crises.fr/3-pc-du-pib/
SME – une leçon
8 septembre, 2012,
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Ce qui est surprenant dans la crise actuelle, c’est que les Européens (les mêmes) ont connu une crise spéculative similaire voici 20 ans. Pas de leçon apprise? C’était alors la crise des taux de change, ou spéculation sur les taux de changes fixes imposés artificiellement par le SME (crise de balance des paiements). On spéculait, comme aujourd’hui, sur les différences économiques entre les pays membres.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1994_num_45_6_409615
La situation était similaire à aujourd’hui: un pays (UK) n’avait pas besoin de la politique des taux d’intérêt hauts de l’Allemagne (leader du SME) qui craignait la surchauffe suite à la réunification. UK était en récession. Alors, G. Soros a fait fortune grâce à la spéculation sur la livre anglaise (à la baisse contre le dollar) – car UK avait renoncé au contrôle des capitaux étrangers. En manque de réserves de changes épuisées contre Soros et co., UK est forcé de quitter le SME. Et sortira plus tard de la récession mais ne reviendra jamais au SME.
Politiques conjoncturelles, impossibilités théoriques
8 septembre, 2012,
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Il y a le carré magique de Kaldor qui nous dit que c’est impossible d’obtenir à la fois: faible inflation, chômage bas, forte croissance, balance courante excédentaire.
http://www.pfinfo.fr/opale/prod/lecon/co/Module_Lecon_01_8.html
Mais plus récemment, il y a le triangle de Mundell – l’impossibilité d’obtenir à la fois: taux de change fixe, liberté des flux de capitaux étrangers, politique monétaire flexible. Pour les keynesiens, il est recommendé de renoncer au change fixe. Le résultat est très intéressant car il nous dit que dans la zone euro, avec un change fixe et politique monétaire unique, les capitaux doivent circuler à l’intérieur. Autrement dit, suspendre le marché unique des capitaux pendant la crise de la dette souveraine est pire encore. Toutefois, cela arrive déjà, de manière naturelle. Une sorte de désintégration financière fait son entrée, y compris dans les rapports officiels:
http://www.ecb.int/pub/pdf/other/financialintegrationineurope201204en.pdf
http://ec.europa.eu/internal_market/economic_analysis/docs/financial_integration_reports/20120426-efsir_en.pdf
Sur le Japon, encore
5 septembre, 2012,
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Si vous lisez O. Blanchard, la faible croissance du Japon (1% en moyenne) dans les années ’90 s’expliquerait logiquement par la baisse de la demande interne suite à la crise de 1992:
- l’effondrement des prix des titres et des immeubles => baisses de la richesse des ménages => baisse de la consommation
- crise bancaire et dépréciaton des crédits => baisse du crédit => baisse de l’investissement.
Mais comme les politiques anticrise – monétaire et budgétaire (qui ont suivi) n’ont pas marché, la question est: Et si c’était un choc sur l’offre suite à la crise bancaire (et pas un choc de demande)? Une sorte de hausse des coûts financiers - ou raréfaction du capital (comme si c’était un choc pétrolier)? Alors, il y a rien à faire. Sauf à débloquer le système bancaire, par une restructuration profonde des banques..
Si vous lisez P. Krugman, ces politiques anticrise sont tombées dans une énorme « trappe à liquidité » (hausse de l’épargne), due à une absence de perspective des citoyens causée par la crise prolongée (des politiques hésitantes) et par des craintes plus profondes (baisse de natalité, problème des retraites etc.). Donc pas de choc sur l’offre. Alors, la solution ultime serait un retour à l’inflation.
Mais, le dilemme persiste…
Vous avez dit dette excessive?
4 septembre, 2012,
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Des économistes nous disent que 100% PIB est excessif. Le traité européen nous dit que 60% est excessif. Mais c’est quoi donc excessif?
Excessif veut dire insoutenable. Tout d’abord, une dette stabilisée est moins grave, même si elle atteint des niveaux très élevés. Logiquement, il suffit que la croissance égalise le taux d’intérêt réel et que le déficit primaire soit zéro pour que la dette soit stable en % PIB. Au besoin, soit l’inflation permet de diminuer le taux d’intérêt réel. Soit, s’agissant d’un taux devise, une appréciation de la monnaie peut le faire.
http://www.lemonde.fr/economie/article/2009/11/30/la-dette-ce-fardeau-soutenable-par-martin-wolf_1273856_3234.html
Le problème, si on veut rester stabilisé à long terme, c’est que la dette conjuncturelle doit pouvoir diminuer aussi (en périodes de boom) pour pouvoir augmenter en périodes de récession, cf. Keynes.
D’autre part, sacrifier des recettes fiscales pour payer des intérêts est une sorte d’appauvrissement, au lieu de les « réinvestir » dans l’économie. C’est un effet d’éviction qui suppose que les agents privés avaient des idées moins profitables pour placer l’argent de la dette (pas sûr..). Bon, c’est vrai qu’ils n’auraient pas obtenu des taux aussi bas pour leur dette privée.
Euro comme étalon-or (2)
18 août, 2012,
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Von Mises en 1966 prônait la solution de l’étalon-or. En théorie cela semblait génial…
http://blog.turgot.org/index.php?post/Huerta-de-Soto-Euro
Le modèle argentin
18 août, 2012,
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Non, ce n’est pas un bon modèle. Depuis 2002 (faillite), Argentine n’a plus accès au marché des capitaux. Un souvenir d’avenir pour la Grèce, maybe.
http://www.forum-politique.org/monde/mesures-rigueur-argentine-t104271.html
Convergence ou solidarité?
18 août, 2012,
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Il y a une question fondamentale soulevée par la nouvelle économie géographique (de Krugman). Car selon elle, et dans l’état actuel des politiques de faible intervention étatique, dans l’UE on n’obtiendrait pas une convergence éco mais simplement une spécialisation du travail (cf. Ricardo aussi).
Et c’est vrai, la thèse de la concentration de l’industrie au centre de l’Europe (Allemagne grosso modo) apporte la preuve. La thèse classique de la désindustrialisation de l’Europe n’est donc pas entièrement vraie. Des mécanismes naturels de spécialisation à l’intérieur d’une zone monétaire/libre échange (cf. Krugman) la rendent possible.
Mais il y a un problème à court terme : pas de solidarité avec les régions en détresse, qui perdent leur industrie. Le niveau actuel de solidarité en UE semble très faible par rapport aux besoins (cf. P. Artus – il faudrait tripler, au moins, le budget de l’UE). Ici on parle non seulement de la Grèce, mais même de cerains régions du sud de la France. Pourquoi solidarité? C’est simple, c’est une question politique, c’est le prix à payer pour faire accepter une zone monétaire. C’est le coût d’opportunité de ceux qui renoncent à leur monnaie. Evidemment, et c’est un problème à long terme, le coût est d’autant plus important si la solidarité se prolonge, donc s’il y a pas de convergence éco avec les autres…
http://www.melchior.fr/Pourquoi-il-faut-partager-les.10923.0.html?&no_cache=1&print=1
On tourne en rond
18 août, 2012,
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La Grèce s’est empruntée sur le marché pour dépasser une impasse de remboursemnt à la BCE. A 3 mois, pour 4 md, à 4,43%. C’est la plus importante levée de fonds privés depuis deux ans.
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/0202215775167-la-grece-leve-4-milliards-d-euros-a-3-mois-a-des-taux-en-hausse-352941.php?xtor=AL-4003-%5BChoix_de_la_redaction%5D-%5BLa%20Gr%C3%A8ce%20l%C3%A8ve%204%20milliards%20d’euros%20%C3%A0%203%20mois%20%C3%A0%20des%20taux%20en%20hausse%5D
Mais il semble que les acheteurs étaient les banques greques… qui vont utiliser les titres pour garantir les lignes de liquidité offertes par la BCE. Fin juillet, les banques grecques étaient refinancées à hauteur de 106 milliards d’euros grâce à ces prêts d’urgence, soit l’équivalent de plus d’un sixième du total de leurs actifs.
PS Privée depuis l’hiver 2010 d’accès aux marchés pour se refinancer à long terme, la Grèce procède deux fois par mois à des émissions à court terme, à échéance trois et six mois pour compléter les prêts de l’UE.