La stabilisation automatique des budgets a perdu sa puissance après 2000. Est-ce la vraie raison de notre crise éco?
http://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/revue/1-83.pdf
On commence à comprendre que le manque de stabilisateurs a fait diverger les coûts de la main d’oeuvre dans l’UE. Les pays qui n’ont pas eu de stabilisateurs (au contraire, ils ont du couper dans les dépenses pendant la crise), ont fait baisser ou augmenter moins fortement ce coût que les autres:
Je ne crois pas que les Grecs ont fondamentalement changé depuis 2000 ans (et ce n’est pas grave!). Je les voient encore souriants après des années de crise économique, et les traces du passé antique (archéologie et écritures) nous dit qu’ils aimaient jadis aussi la belle vie et le Bonheur de vivre malgré les guerres. Les Grecs ont inventé la philosophie justement pour mieux comprendre le sens de la vie et de vivre (qui n’est pas celui de travailler mais de vivre). Alors pourquoi ne sont-ils plus les gagnants du jeu économique d’aujourd’hui? Évidemment, la réponse est que c’est le reste du monde qui a changé. Mais, plus exactement, en quoi et pour quoi? Mon intuition serait que la majorité du m0nde ne partage plus ces valeurs, le monde est bcp plus matérialiste que les Grecs le voudraient. Une autre, c’est que la philosophie grecque n’est plus du tout comprise, pour plein de raisons…
En tout cas, il est vrai que la philosophie grecque peut être une impasse pour l’économie moderne, c’est une fin de l’Histoire, car elle apporte des réponses aux gens qui normalement doivent venir suite à des macro-expériences (guerres politiques ou éco) ou autres tensions pour comprendre le sens de la vie. Or, c’est cette dynamique qui bouscule l’équilibre général des sociétés et crée les richesses des pays. Est-ce l’impasse de la Grèce actuelle aussi?
M. Wolf nous fait savoir dans FT que l’accumulation de l’épargne nette par les entreprises est une cause majeure de nos deséquilibres économiques (deficits courants ou budgétaires et taux d’intérêt très bas). Malheureusement, il n’explique pas pourquoi cela arrive. Sa seule explication est la perspective de faibles croissances potentielles des economies, ce qui n’incite pas à investir. Un peu court non?
Sont-ils les derniers? Quels sont les ressorts psychologiques des français qui se font exploser?
Le temps des critiques des politiques de l’Etat n’est pas encore venu mais on peut observer trois choses:
- rien n’a été fait pour donner de l’espoir économique aux quartiers défavorisés de St-Denis depuis les attentats de Charlie (on dirait que les socialistes ne sont plus au pouvoir)
- rien de visible n’a été fait pour démenteler les circuits du financement de l’EI; comment est-ce possible qu’un tel Etat voie le jour sans la complicité d’autres Etats autour de lui? quel combat diplomatique a-t-on mené pour empêcher la Turquie de jouer un jeu trouble? Bien sûr, les réfugiés c’était notre priorité. Personne n’en parle desormais… Par conséquent, c’est difficile d’argumenter contre ce type de caricatures:
- on a mis des policiers armés devant des bâtiments vides comme les synagogues ou les mosquées. Quant aux salles bondées de gens – rien! Bizarre que la pierre (le symbole?) est plus importante que la vie des gens. Le tropisme des politiciens accros à leurs « valeurs » ou plutôt à leurs marottes discursives peut être bien nocif.. Le discours l’emporte sur la raison et la logique, un macro-danger de nos temps modernes hyper-médiatisés.
Comment résoudre une telle situation en Grèce? Est-ce la faute du contribuable ou de l’Etat? Comment attribuer les responsabilités des deux dans un petit pays si l’Etat est géré par le fraudeur fiscal? Sous quelles conditions un politicien (de haut rang) est-il incité à abandonner son intérêt privé? Dans ces problèmes de corruption, deux solutions sont possibles:
- soit la démocratie est fonctionnelle, alors il faut miser sur la transparence publique de la vie politique (sous l’égide d’organismes indépendants) pour inciter le politicien à agir sans faute (justice/presse libres)
- soit elle ne marche pas, ou cela prend trop de temps, alors il faut s’appuyer sur des réformes imposées de l’étranger (avec mise en oeuvre détaillée, sans négociation avec l’Etat) – comme le FMI
Ce manque de certitudes sur le rôle du politicien dans les fraudes fiscales fait planer un doute sur l’ensemble des réformes fiscales. Par exemple: L’augmentation des taux de TVA en Grèce est-elle économiquement fondée? ou est-elle un avantage accordé aux fraudeurs?
Quelle est la différence entre la triche des finances grecques et celle des producteurs auto (notamment VW)? Aucune, ou presque… celle des producteurs va problement coûté plus cher à l’UE en termes de PIB, pollution (non mesurable par le PIB), bourses, taxes etc.
On se pose la question pourquoi ce type de prévisions est plus fiable que nos habituelles prévisions du PIB à court terme. Est-ce la population ou le long terme qui rendent les choses plus faciles?
P.S. En juillet 2015, la population mondiale était de 7,4 md.
L’UE incarne ce débat éco (sans conclusion encore). On se demande si son instabilité a à voir avec les théories éco instables dont elle puisent les bases. Alors, est-ce illusoire de construire la stabilité (éco) de l’UE uniquement sur un terrain éco? Le côté politique, démocratique et culturel de l’UE, est-il vital pour cet objectif?
Selon les auteurs, il y a eu un énorme choque d’offre de main d’ouvre (chute de l’URSS + libéralisation de la Chine) qui a eu pour effet de baisser les salaires réels. Ceci a donné une apparence de stagnation du niveau de vie des gens. Mais tout ceci est en train de se terminer. Les taux d’intérêt devront remonter.
C’est une habitude en économie de travailler avec des concepts plus ou moins flous. La masse monétaire en fait partie. Car, si l’équation de Fischer est bien connue, il y a peu de personnes qui essaient de la tester encore. Pourquoi? On est bombardé d’indicateurs de la masse monétaire – mais quel est le bon à utiliser dans cette équation? à force de mesurer, on a perdu le sens de la mesure. Entre M0, M1, M2, M3 (avec ou sans la monnaie en devises..) vous avez le choix!
Alors, il faut rester sceptique à propos de ces mesures. Leur multiplication n’est pas un bon signe de l’état de nos connaissances dans ce domaine..
PS En réalité, cela relève de notre impuissance à définir la monnaie. Les études sur ses métamorphoses au niveau historique n’aident pas assez. Au niveau de la finance moderne, la mondialisation met des doutes sur la quantité de monnaie en circulation d’un pays à un instant t. Les préférences volatiles du peuple pour une monnaie (car maintenant il peut la choisir) trasnfère l’étude de la monnaie dans les domaines de la sociologie/psychologie sociale.
Il semble que la France, l’Italie et le Chypre sont les seuls à avoir soutenu la Grèce pendant le sommet de la zone euro du 12 juillet. Ont-ils raison? Malheuseument, personne n’est plus capable de comprendre quelque chose aux critères d’analyse des solutions pour la situation grècque… et à la liste de 10 pages de « prior actions » proposée par la troika et rejetée par le référendum grec.
Les experts bien payés ne savent pas prédire les conséquences d’un Grexit ou d’une faillite, ou ils veulent pas? Alors, la vieille politique des vieux politiques européens des conférences de Vienne qui ont déjà morcelé l’Europe plein de fois, entre en scène comme un médecin providentiel qui est capable de donner des leçons aux experts qui ne savent pas. Malheureusement, une mise en scène seulement. La saison des festivals d’été bat son plein en Europe! Comment les renvoyer s’ils se trompent sur les solutions? Car, en tant que grands savants, ils ont déjà imposés des médicaments à la Grèce il y a 5 ans… et voici le résultat! Décidément, l’UE est un grand avantage pour eux: on peut bien se cacher derrière un Eurogroupe ou un euro comité/commission… et par miracle plus personne n’est responsable de rien!
Vu comme production, un secteur du PIB peut être l’agriculture. Il y a des analyses sur l’impact du poids de l’agriculture sur les pressions inflationnistes.
Vu comme consommation, un secteur du PIB peut être la balance commerciale, ou l’investissement. Dans ce cadre, on se demande si le déficit de la balance commerciale est associé aux bulles inflationnistes.
http://en.wikipedia.org/wiki/Verdoorn%27s_law
Malheureusement, trop peu d’études en disent des choses cohérentes sur ces aspects. Ceci permettrait de mieux approcher la mesure de l’obsolescence du capital car un sur-investissement (un déséquilibre) devrait être plus vite déprécié en comptabilité nationale.
http://www.bis.org/publ/qtrpdf/r_qt1106e.pdf
Et, par conséquent, une meilleure mesure de la production potentielle (qui dépend du stock de capital) n’est pas pour demain.
PS Pour la crise actuelle, la cause est dans ce type de déséquilibre: « Le boum de l’immobilier et du crédit a modifié la composition sectorielle de la production. » « Leur expansion rapide sur une longue période a probablement eu pour effet de ralentir la croissance du reste de l’économie. »
Comment l’homo economicus oublie et se rappelle les FAITS de l’histoire? C’est très inquiétant de voir que le comportement stratégique domine le regard sur l’histoire au plus haut niveau des instances politiques nationales en Europe. C’est le cas de la Grèce. On se rappelle soudainement que l’Allemagne n’a pas acquitté ses réparations de guerre (à la Grèce comme à d’autres). L’Allemagne ne se rappelle pas que son développement économique (à l’ouest) est dû au plan Marshall (mieux géré que les fonds structurels européens il paraît) et non pas à la consolidation fiscale. Et la France aussi met ses blessures de la seconde guerre mondiale sur le devant de la scène à des fins politiques. En psychologie cela peut relever d’une pathologie. En politique cela peut relever d’un mauvais politicien qui ne sait pas négocier et réfléchir. Et dans tout cela, c’est l’histoire qui souffre.
C’est assez courant d’utiliser ce concept dans les débats des financiers. L’objectif derrière le concept est d’aider les autorités publiques à identifier les banques qui doient être sauvées à tout prix sans trop se poser de questions. Mais les définitions sont aussi diverses que les interprétations du sourire de la Joconde. Tout ceci amène à se demander: a-t-on besoin de ce concept? La réalité nous démontre qu’une banque classée systémique telle que Dexia a dû se restructurer et finalement disparaître sans détruire l’humanité.. Etre une banque systémique c’est l’une de ses non-hypothèses dont K. Popper accuse le caractère irréfutable: on ne peut pas en démonter la validité de manière scientifique. Car, ce n’est pas seulement l’envergure du total bilan qui compte… Multiples critères discutables et non testés rendent l’identification très politique.
En vérité, on connait qu’une banque est systémique une fois connues les conséquences que sa faillite a généré (ex post), mais c’est un peu tard… Et, c’est assez difficile de savoir le degré de dégâts que la société est prête à supporter.. Concrètement, si la banque échoue de sorte que le monde explose – oui, on a la preuve que c’était une banque systémique, mais pas trop utile - car le monde a explosé. Si elle échoue et le monde n’explose pas (le monde n’explose pas si vite - comme le montre le cas Dexia) - est-ce parce que la banque n’était pas systémique ou parce que l’Etat est intervenu à temps?
En fin de compte, nous restons avec une définition des banques systémiques à la merci des lobbys. Par exemple de ceux qui veulent montrer pourquoi l’argent public doit sauver les banques sans trop se poser des questions.
Ce temps-ci on est très confus par rapport au potentiel de nos économies. Peut-on vraiment produire davantage? Il y a une hypothèse qui sème le doute. Mais l’article se perd dans les détails des chiffres sans expliquer les causes.
1. Humainement, j’aurais préféré les voir en vie, au prix d’être moins satirique. Les jeunes et moins jeunes de Charlie ont pris des risques considérables, sans même le savoir, en se sachant protégés (par un policier). Sur le plan individuel et de la protection étatique, il y a eu un défaut d’appréciation du risque. Ceci est évident. Ca arrive en finance, mais pas seulement. Notre appréciation du risque est des fois balayée par la recherche d’un idéal, par une vision du monde.
2. Ceci n’excuse pas cette tragédie qui surgit directement des « ténèbres » du Moyen Age. Est-ce le retour du Moyen Age annoncé par A. Minc? Ou c’est un autre Moyen Age?
Cet article nous dit une chose intéressante pour la politique monétaire (il faut toujours passer par une relance de l’inflation pour relancer l’économie):
- récession sans trappe => il faut baisser les taux => inflation
- récession AVEC trappe => il faut augmenter les taux => inflation
Dans la définition classique la trappe=une augmentation de la masse monétaire qui ne peut plus baisser le taux d’intérêt nominal car il se trouve à zéro. Ce qui complique la relance par le monétaire. En effet la trappe à liquidité pose un problème car en général, la trappe ne vient jamais sans une récession.
La trappe grippe la transmission de la création monétaire par la banque centrale vers le crédit bancaire (nécessaire pour sortir de la récession). Je trouve qu’il y a bien d’autres trappes plus complexes que le taux zéro qui restent à étudier. Quand les investisseurs/banques accumulent les liquidités pour des raisons de psychose, quand les taux de politique monétaire n’ont plus d’impact sur les taux de crédit bancaire, c’est une forme généralisée de trappe à liquidité (la vitesse de circulation de la monnaie diminue). A étudier.
Une piste: il faut regarder surtout l’évolution du multiplicateur monétaire. Quand la base monétaire augmente, la diminution du multiplicateur veut dire que les banques l’annulent en augmentant les dépôts par rapport aux crédits (directement – crise de liquidité interbancaire, ou indirectement – hausse subite de l’épargne).
Les bases de l’économie disent qu’il faut penser la réponse à cette question en termes de concurrence non faussée, donc de prix/coût minimal (voir Ricardo). Dans ce cas, il ne faut pas considérer les subventions à l’exportation ou les tarifs, ni les taux de change manipulés. Et dans ce cas, laisser faire donnera les réponses à produire/importer (avec une exception, voir Krugmann: les industries à fort coût fixe/RD qui mobilisent bcp de capitaux au départ et deviennent rentables par un monopole).
Mais le monde est plus complexe que ça. Par exemple, une industrie chimique protégée qui connaît une libéralisation du prix du gaz (ou moins de subvention publique) peut faire faillite pour deux raisons:
- une bonne raison d’efficience: son nouveau prix de vente est supérieur au prix mondial qui est juste
- une mauvaise raison d’efficience: le prix mondial est subventionné (on sait bien que le prix du gaz n’est pas le même dans tous les pays pour des raisons politiques). Alors la faillite est faussée. Il faut voir si la continuité de la subvention a un coût supérieur à la faillite.
Même pour une bonne raison, la faillite suppose des coûts publics de reconversion pour les salariés et une augmentation des importations (perte de production nationale), donc pression sur les réserves de change (et donc sur les autres importations), sauf si les salariés reconvertis dans une nouvelle industrie exportatrice contribuent à l’augmentation des exportations (=> effet net nul sur la balance des paiements). Et on ne parle pas du taux de change qui peut varier en dehors de la balance du commerce, du fait de la balance financière..
Donc le prix de vente n’est pas un argument solide dans tous les cas.
D’un point de vue pratique il y a de multiples possibilités:
- limiter la production de crédits
- nettoyer les bilans bancaires des crédits douteux
- vendre les crédits (ABS…)
- injections de capital
(- comptabilité créative)
Donc limiter la production de crédits n’est pas une solution unique, et il y a des chances que d’autres solutions soient encore plus bénéfiques à l’économie.
Le livre de Piketty sur l’inégalité connaît un franc succès. Il est possible que cette question soit étroitement liée à la question comment se crée la richesse? Si oui, alors il est possible que la réponse soit très difficile. C’est la question centrale de l’économie.. Une autre piste, c’est que la question de l’inégalité (plus simple) peut contribuer à la deuxième. Car de ce point de vue, la notion de boule de neige qui donne avantage aux rentiers peut aider à expliquer la création de richesse de nos jours.
Mais, pourquoi les rentiers vivent une très belle période depuis au moins 20 ans? r>g: la rentabilité fiancière est plus grande que la croissance éco mais pourquoi? On a bcp parlé de la fin du travail. Et de la diminution de la part des salaires dans le PIB. Et si c’était la manière de calculer l’inflation? ou la politique monétaire (avec ses taux bas qui crée la surévaluation d’actifs)? et le too big to fail qui dirige les politiques publiques? A suivre..